La folle histoire de la Formule 1 et du Social Media

Tout n’a pas toujours été aussi médiatisé qu’aujourd’hui. Sous l’ère du britannique Bernie Ecclestone, propriétaire de la F1 pendant 30 ans et considéré comme « Le grand Argentier » de ce sport,  la F1 était une discipline de niche, très exclusive et très fermée. Tout était gardé secret par peur de l’espionnage industriel et aversion des réseaux sociaux. (Oui oui, on est bien en 2014).

Ecclestone souhaitait conserver ce côté élitiste au sport et ne laissait rien filtrer. La moindre photo ou vidéo des coulisses était censurée ou supprimée. Ce côté mystérieux autour de la Formule 1 l’a rendue vieillissante et c’est donc sans surprise que l’intérêt pour celle-ci à considérablement chuté. (En France, 31 millions de téléspectateurs regardaient la F1 en 2008, contre 7 millions en 2017)

Mais en 2017, Liberty Media, groupe américain devient le nouveau propriétaire de la F1 et décide de prendre un virage dans sa stratégie numérique afin de révolutionner le secteur de la compétition automobile.

On sait tous que les américains adorent le show et Liberty Media ne fait pas exception. Son objectif ? Démocratiser la F1 et la rendre accessible au grand public. Comment ? En modernisant la discipline, en séduisant la jeune génération et en assurant du spectacle bien sûr ! 

Pour remporter ce pari insensé, Liberty Media mise beaucoup sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram de la Formule 1 a, par exemple, opéré un changement drastique. On retrouve désormais des moments exclusifs des coureurs avant les courses, les coulisses des écuries, … Bref du contenu inimaginable il y a encore quelques années.  

L’un des changements majeurs effectué par Liberty Media est la starification des pilotes, qui deviennent de véritables ambassadeurs des écuries. Mises en scènes qui rappellent énormément celles des joueurs de NBA ou encore de la FFF.

À l’instar du compte officiel de la Formule 1, les grandes écuries ont vite compris l’importance des réseaux sociaux pour interagir avec les fans. McLaren, par exemple, a rapidement saisi le coche sur Instagram & TikTok. L’écurie y partage ses moments de vie et celle de ses pilotes vedettes (Lando Norris & Daniel Ricciardo).  

L’écurie en profite pour surfer sur des formats communautaires & tendances, comme : « What’s in the box » ou « Taste Test  Italian food ». Des vidéos que l’on retrouve habituellement chez les influenceurs lifestyle et qui se retrouve désormais sur les comptes des écuries de F1. Un bon moyen de séduire une audience plus jeune et de fédérer une vraie communauté. 

Du côté des autres écuries, on peut citer Aston Martin qui propose quant à elle une série de vidéos de 10 minutes sur les coulisses de la discipline. Centrées sur un pilote ou sur un grand prix, ces vidéos sont très appréciées par la communauté et permettent d’échanger directement avec les fans.  

Enfin, chez RedBull Racing on peut saluer la qualité de leur compte TikTok. Avec des formats très courts, inhérents au réseau, l’écurie arrive à divertir, informer et faire rêver sa communauté.

Si la discipline garde encore son côté « élitiste », son envie d’ouverture au monde populaire ne fait désormais plus aucun doute et ce, dès 2017 avec l’arrivée de Liberty Média à sa tête.

Cette année là, la F1 à fait appel à Usain Bolt & Lewis Hamilton afin de créer du contenu promotionnel. On retrouve donc au sein d’une vidéo YouTube les 2 hommes les plus rapides du monde enchainer les tours de piste. C’est ce côté informel, léger et décalé qui rend la discipline plus accessible au grand public.

Plus récemment, mais toujours dans cette optique de renouer avec la culture populaire, la F1 a teasé une affiche promotionnelle du grand prix de Miami 2022, volontairement inspirée de la franchise GTA. Les gamers auront immédiatement reconnu l’ambiance, le graphisme et les couleurs de la pochette de ce jeu vidéo. Un choix totalement justifié et cohérent ainsi qu’un excellent clin d’oeil à cette franchise.  (On salut également l’incitative de Mc Lauren qui a également repris l’affiche avec les visages de Lando Norris et Daniel Ricciardo.)

Si aujourd’hui, ce genre de contenu peut vous paraître anodin, dans le secteur de la compétition automobile, c’est totalement inédit ! Et c’est une stratégie payante puisque la F1 à vu son nombre d’abonnés augmenter de 36% tout réseaux confondus.

C’est finalement en 2019 que Liberty Media a frappé le plus fort en lançant la série documentaire « Drive To Survive » sur Netflix. Cette série documentaire a rencontré un succès phénoménal (9è documentaire le plus regardé sur la plateforme). L’objectif ? Servir les passionnés tout en touchant un public plus jeune, mais également de rendre la discipline plus humaine. 

Autrefois, on ne connaissait rien des pilotes mis à part leurs casques, aujourd’hui, la Formule 1 a arrêté de bouder les réseaux sociaux et possède désormais une grande communauté composée de passionnés, d’anciens amoureux de la discipline et de néophytes. Le public s’est certes rajeuni, mais aussi diversifié et féminisé. 

La F1 n’est plus cette discipline élitiste dans laquelle on pense qu’il est nécessaire d’avoir un certain niveau de vie ou de connaissances en automobile pour être comprise. 

Désormais, la F1 ce sont des personnes, des émotions, du spectacle et du caractère. Liberty Media a remporté son pari haut la main et a fait de la formule 1 l’un des sports les plus tendances du moment.   

Et sur ces belles paroles on vous laisse, on a un Grand Prix à suivre ! 

Sources : Motorinside / LeMonde / FranceRacing / FranceTVInfo

Thomas,
Planeur Stratégique, Agence OP1C